Actuellement, Audi ne simplifie pas notre travail à cause de ses nouvelles classifications. Par exemple, l'Audi A4 a été renommée en A5 avec le nouveau modèle. Bien que sa silhouette reste fidèle aux précédentes versions, elle a subi une refonte complète. Nous avons souhaité essayer cette berline chez elle, c'est-à-dire en Allemagne.
En Allemagne, certaines routes permettent de conduire à des vitesses interdites dans la plupart des pays. Cela offre un excellent cadre pour tester la sensation de pilotage de l'Audi A5 dotée d'un petit moteur essence 2.0 TFSI développant 150 chevaux. Le remplaçant de l'A4 ne se contente pas d'avoir été numériquement mis à jour ; sa berline ainsi que le break Avant bénéficient également d'une toute nouvelle structure. L'opération de modernisation a allongé la voiture de 5,7 centimètres et augmenté son empattement de 6,8 centimètres, offrant plus d'espace aux passagers situés à l'arrière durant notre voyage en Rhénanie-du-Nord-Westphalie jusqu'à Wuppertal et le Haut-Berg. Toutefois, ces mêmes personnes n'étaient guère enchantées par les haut-parleurs placés près des portières, car cela rendait difficile l'écoute de la musique lorsque la cadence accélérée perturbait leur écoute, même si l'intérieur était bien isolé grâce au choix facultatif du verre antibruit.
Autobahn
Et précisément, lorsque l'Autostrada s'est étalonnée devant nous, il est devenu envisageable de faire fonctionner le moteur à quatre cylindres avec turbocompresseur à géométrie-variable couplé à une transmission robotisée S-Tronic à sept vitesses. À peine franchie la frontière, appuyer brusquement sur l'accélérateur était accompagné d'un rugissement caractéristique qui montrait clairement qu'il n'était pas question ici d'une assistance hybride. Il s'agissait bel et bien d'un 100% essence brut. Avec ses 150 chevaux sous le capot, l'A5 n'a pas vraiment fait voler l'autoroute atteignant les 100km/h en 9,8 secondes environ. Par conséquent, notre vitesse moyenne n'a jamais réellement excédé les 170km/h en raison du manque de puissance pour accélérer rapidement ainsi que du besoin constant d'avoir beaucoup de place libre sur la voie. Même si durant cette journée dominicale nous avons peu croisé de poids-lourds, nous devions fréquemment modérer notre allure compte tenu des limites de vitesse souvent fixées - principalement autour des nombreux travaux routiers - mais aussi afin de respecter poliment les autres conducteurs se trouvant également sur la route.
Phares sur la porte
Fermement plantée sur ses roues en configuration dynamique, l'A5 subit encore quelques soubassements dus aux imperfections du revêtement routier allemand moins parfait que prévu. En mode Confort, ces désagréments sont atténués, mais j'ai opté plutôt pour le réglage Individuel afin de personnaliser davantage le véhicule selon mes préférences personnelles. Cette fonction me donne également la possibilité de sélectionner le style des informations affichées sur le tableau de bord numérique. La version testée manquait heureusement de l'afficheur tête haute disponible en supplément. Le poste de pilotage arbore deux écrans tactiles, nécessaires pour assurer le confort et gérer les systèmes multimédia. Il n'y a aucun bouton physique sur le volant ; par conséquent, toucher accidentellement le plateau de commande peut déclencher certaine action involontaire. Curieusement, Audi a décidé de placer le contrôle des phares... sur la porte avant. Cela inclut également ceux anti-brouillards. Une idée originale sans doute, mais assez inhabituelle. Sur cette même console latérale, on trouve néanmoins un dispositif utile : il permet de rabattre le miroir extérieur gauche pour éviter toute rayure pendant les manœuvres stationnement. Pour contrôler le limiteur/accélérateur automatique quant à lui, une simple molette classique située sur la partie inférieure-gauche du volant suffit amplement.
En suspension
Le passage à Wuppertal nous a permis de voir le célèbre métro suspendu Schwabenbahn qui traverse la ville depuis plus d'un siècle. Le voyage dans ces wagons modernes est très agréable, surtout quand on voit tout défiler sous nos yeux comme une scène animée. Comparativement aux routes classiques, c'est beaucoup moins sec. Une fois notre visite terminée, nous avons repris la direction des terres environnantes. Dans les virages étroits où il est possible d'accélérer jusqu'à 100km/h (malgré l'interdiction générale fixée désormais à 70km/h lorsqu'il s'agit de prendre certaines courbes), l'Audi démontre toute son agilité. Elle prend chaque tournant avec précision grâce à ses systèmes perfectionnés. Lorsque je passe en mode manuel, j'utilise les palettes derrière le volant pour changer rapidement de rapport, particulièrement utile lorsque vous devez accélérer après un virage serré ou monter une pente raide. Pour descendre une colline, utiliser le frein moteur offre également un contrôle supplémentaire. Les différentes assistances à la conduite fonctionnent assez discrètement sans trop alarmer le conducteur. Seul problème : l'avertisseur de dépassement automatiquement activé par le système européen de navigation et radar routier. Heureusement, en ajustant convenablement le bouton "* " situé sur le côté du volant, cet alarme peut être facilement désactivé. Bien sûr, elle ne donne pas vraiment l'impression d'une véritable expérience sportive étant donné sa puissance limitée de seulement 110kW mais compte-tenu de son faible poids - 1620kg -, elle reste agile et dynamique malgré tout.
Griefs et satisfactions
L'Audi A5 dispose également d'une version cinq portes, similaire à une Skoda Superb, avec un coffre de 417 litres accessible via un hayon. Cette configuration s'avère nettement plus pratique pour accéder au compartiment arrière et replier les sièges. Bien qu'en observant la berline, certaines lignes de découpe puissent légèrement nuire à son aspect visuel. Toutefois, ces détails sont négligeables comparés aux avantages pratiques offerts par cet accès facilité. En revanche, le système keyless n'est pas inclus de série ! Comme je suis habitué à ce luxe, j'ai presque omis de fermer correctement la voiture. De même, lorsqu'il devient indispensable d'utiliser le coffre, il est obligatoire de disposer de la télécommande à portée de main.
À bord, l'absence de vide-poches ainsi qu'un espace de stockage moins spacieux pourrait se faire sentir. De plus, cette bande de plastique noir sur la console centrale fait également tache. Pourquoi ? En effet, en choisissant certaines options, une portion de ce revêtement peut être substituée par un troisième écran dédié au passager. Cependant, ce ne fut pas notre cas avec cet exemplaire particulier. Surtout que malgré son élégance, l'intérieur entièrement noir du pack Luxury donne finalement une impression plutôt terne. Les quelques jeux de lumière d'ambiance réglables ne suffisent pas non plus à apporter une grande excitation. Par contre, il convient de souligner que le chargeur sans fil s'est avéré très efficace : le téléphone était bien maintenu et stabilisé dans sa "box" spécifique. Quant au port USB-C, il supporte des clés mémoire MP3 de forte capacité. Toutefois, la lecture aléatoire semble avoir tendance à reproduire fréquemment certains titres musicaux. À contrario, lorsque Spotify était utilisé via Android Auto, tout fonctionna correctement.
Budget
Avant d'aborder le coût total, parlons un peu plus des performances de consommation lors de notre voyage. Avec une utilisation intensive sur les autoroutes allemandes où il n'y a pas de limite de vitesse, la consommation moyenne pour nos 700 kilomètres s'est élevée à 7,6 litres aux 100 kilomètres, dont environ 400 kilomètres ont été effectués dans ce pays frontalier. Si nous avions maintenu cette distance en Belgique ou aux Pays-Bas, nous auraient réussi à atteindre presque exactement la valeur officiellement annoncée par le constructeur qui est de 6,6 litres aux 100 kilomètres. Comme c'est souvent le cas pour tout véhicule fonctionnant uniquement à essence, son appétence pour le carburant dépendra principalement de votre façon de piloter ainsi que du profil typologique de vos trajets. L'économie de carburant ne sera possible qu'en adoptant une conduite prévoyante en milieu urbain et évitant de pousser trop fort sur l'autoroute.
L'Audi A5 1.5 TFSI 110 kW est disponible dès 40.950 € en Belgique. Pour notre version testée dans sa finition Advance, le tarif minimal atteint 42.350 €. Cependant, compte tenu des divers packs et options disponibles, ainsi que certaines additions non prévues, le coût total peut grimper jusqu'à plus de 54.500 €, incluant une surcharge de 6.000 € pour le pack business. En France, ce même véhicule commence à 45.500 € si vous souhaitez disposer du même niveau d'équipement, y compris la caméra de recul et la "phone box", il faudra dépenser au-delà de 52.000 €. Quant aux prix suisses, ils commencent déjà à plus de 61.000 CHF pour cette variante 110 kW berline.
(Olivier Duquesne – Crédit : Audi – Images : © Olivier Duquesne)
